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Les coulisses du métier de groom professionnel - Interview de Léa Miermont

Dernière mise à jour : 15 avr. 2022

Chez Demivolte.fr, on adore découvrir les coulisses du monde du cheval, tout savoir sur les métiers liés à notre passion commune l’équitation et surtout échanger sur l’animal qui nous fait vibrer : le cheval. Nous avons interviewé Léa Miermont, groom internationale qui nous a partagé les coulisses du métier de groom professionnel, son quotidien, et ses astuces pour préparer et chouchouter au mieux les montures de ses clients.

Dans un premier temps, peux-tu nous décrire le métier de groom ?

"Quand on me demande en quoi consiste mon métier, j’aime répondre « je suis la nounou à plein temps des chevaux de mes clients ». Je trouve que cela représente bien le métier de groom. Pour ma part, je groom principalement en concours. J’accompagne mes clients et surtout leurs chevaux tout au long du concours. Je les transporte jusqu’au concours, j’assure les soins, je prépare les chevaux. Mon job, c’est de faire en sorte que le cavalier, mon client, n’ait que son épreuve à gérer et qu’il puisse se concentrer pleinement sur son parcours sans avoir de stress sur l’état de son cheval. Son cheval, c’est moi qui le gère, qui le bichonne, qui le soigne, qui le prépare, qui guette s’il y a le moindre problème, qui le travaille à pieds : je suis bel et bien sa nounou tout au long du concours."

Métier Groom Professionnel Léa Miermont
Crédits photo : Sportfot

Parle-nous de ton métier, de ta formation, comment cela t’es venu de devenir groom ?

"J’ai toujours voulu être dehors avec les chevaux. Je ne voulais pas me retrouver assise sur une chaise dans un bureau. Je me suis toujours projetée dans un métier pouvant s’exercer dehors, en action.


J’ai d’abord suivi un Bac Pro CGEH : conduite et gestion d’une entreprise hippique, avec en tête de devenir cavalière maison. Les places étant rares, le milieu assez exigeant, financièrement je n’avais ni les chevaux ni les sponsors pour commencer les belles épreuves et me faire connaître. J’ai donc sorti cette idée de ma tête.


Après ce Bac j’ai voulu faire un BTS Commerce, j’avais du mal à trouver une entreprise pour m’accompagner dans ce cursus. Un matin, j’ai décidé de tout envoyer balader en voyant l’annonce d’une fille sur Facebook qui recherchait quelqu’un pour groomer un mois en Espagne. J’avais 19 ans, et j’ai eu le culot de postuler. Résultat ? J’ai été prise ! Je n’avais pas d’expérience pro à proprement dit mais la cliente recherchait quelqu’un assez urgemment. Pendant mes études, j’avais tout de même suivi lors de mes stages, des cavaliers pro sur des concours jeunes chevaux la semaine et sur des concours Amat/Pro les week-ends. Je savais donc dans quoi je m’engageais, et j’avais hâte d’aller prendre de l’expérience et de découvrir le métier de groom sur ces quelques semaines de concours en Espagne.


Grâce à ce premier job, j’ai expérimenté ce métier qui m’a beaucoup plu, je me suis fait des contacts et j’ai pu retenter l’expérience et enchaîner les boulots. J’ai par la suite été embauchée en Belgique, à temps plein, et j’ai trouvé cette expérience très enrichissante tant sur le métier que sur le réseau que j’ai pu y construire. Toutes les nationalités s’installent en Belgique, il y a donc un gros réseau de concours, de cavaliers et de clients. Cette expérience m’a apporté de beaux contacts qui aujourd’hui me permettent de travailler partout.


Je n’ai pas fait de formation officielle de groom, j’ai appris sur le terrain, avec mes clients, avec mes chevaux, chacun ayant sa façon de faire. J’ai appris à m’adapter et à être opérationnelle pour chacun des clients, à répondre aux besoins spécifiques de chaque cheval.


J’ai passé mon permis poids lourd dès l’âge autorisé à 21 ans, grâce au soutien de mon grand-père. J’ai ensuite passé la FIMO, pour la gestion des charges, puis la CAPTAV « spécialité équin transport d’animaux ». Ces formations et permis me permettent aujourd’hui de transporter les chevaux de mes clients, dans les règles de l’art en étant assurée."

Métier Groom Professionnel Léa Miermont
Crédits photo : @s.k_equine_photographie

Pourrais-tu nous raconter une expérience qui t’a marqué ?

"Tous les concours sont de belles expériences, mais ma toute première victoire en tant que groom est un très bon souvenir. À l'époque, je travaillais dans une belle structure en Belgique, nous sommes partis au CSI de Montpellier et mon cheval a gagné la puissance du samedi soir. J’étais émue de voir le cheval que je groomais gagner cette épreuve, j’étais fière de faire partie de cette équipe, de cette victoire et j’ai savouré l’émulation et l’ambiance de ce concours.


Je garde aussi bien en tête ma première Coupe des Nations, ma cavalière gagne en équipe et en individuel ! Plus il y a d’enjeux, plus la victoire est savoureuse mais en soi l’objectif est toujours le même : avoir le cheval au meilleur de sa forme, qui fait de son mieux en piste, qui montre qu’il va bien, qu’il en est capable, et qu’il évolue au fil des concours."


Peux-tu nous dire ce qui te plaît le plus dans ce métier ?

"Certainement pas les réveils qui piquent très tôt le matin, ni les longues journée de route pour aller en concours (rires). Ce que j’aime le plus c’est être au contact des chevaux. Je suis aussi ravie à 24 ans de pouvoir voyager et aller dans de beaux pays, de participer à de beaux concours toujours entourée de supers clients et chevaux. J’aime faire partie du sport équestre, voir les chevaux que j’ai groomé évoluer sur les concours avec mes clients ou avec de nouveaux cavaliers. J’aime aussi tisser des liens avec les personnes que je rencontre sur les terrains de concours, et les retrouver concours après concours. Mais les liens les plus forts que je tisse sont avec les chevaux de mes clients, ce lien là est sacré et c’est ce que je préfère dans mon métier."


Quelles sont les qualités essentielles, selon toi, pour être un bon groom ?

"Être autonome, débrouillard, et avoir beaucoup de sang-froid. Il faut savoir réagir et gérer toutes les situations en étant seul(e). En tant que groom, je dois anticiper et être celle qui prend des initiatives, qui règle les problèmes et qui gère les chevaux pour ne pas que le client/cavalier ait à le faire. Le cavalier, lui, doit pouvoir se concentrer sur ses performances sportives. Il est également primordial d’avoir une très bonne connaissance des chevaux et des soins. Il faut savoir penser comme le cheval. Il faut être motivé et surtout aimer ce métier, pour pouvoir le faire au mieux, car c’est la santé des chevaux qui en dépend. C’est une passion avant un métier. C’est même un devoir envers le cheval, je vous l’ai dit plus tôt, je suis leur nounou !"


As-tu une astuce de groom qui pourrait servir au quotidien des cavaliers ?

"J’ai la technique parfaite pour nettoyer les affaires en mouton pour qu’elles soient comme neuves. Il faut d’abord les laver à 30, sans sèche-linge ni trop d’essorage. Ensuite, il faut les laisser sécher naturellement. Pour finir, passer un coup de sèche-cheveux, comme un brushing au mouton, et il revient comme neuf !"


Un produit fétiche que tu as toujours avec toi lorsque tu groomes ?

"Je suis complètement addicte au démêlant Easy Shine de Ravène, j’en consomme presque des bidons entiers chaque semaine ! Les queues sont propres, douces et elles sentent bon, le combo parfait que je ne retrouve pas avec les autres démêlants.

J’adore aussi la brosse à sabots de chez Kentucky, quelle efficacité et gain de temps !"

Brosse à sabots Grooming Deluxe Kentucky Horsewear

Un mot pour la fin ?


"J’espère que ça va durer, que ces expériences vont perdurer, que chaque année sera encore plus belle et je rêve secrètement de prendre l’avion avec les chevaux pour groomer sur les plus beaux concours hors Europe !"

Métier Groom Professionnel Léa Miermont

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