À l’heure où le bien-être animal est plus que jamais d’actualité, la question du mode de vie des chevaux, de loisirs ou de sport, est au coeur des préoccupations. Pour aller toujours plus loin dans la prise en compte des besoins physiologiques du cheval, de nouvelles écuries au mode de fonctionnement novateur ont vu le jour : les écuries dites « actives ». Derrière ce concept novateur se trouve une véritable réflexion. L’objectif étant de permettre aux pensionnaires de retrouver un mode de vie au plus proche de leurs besoins naturels : une alimentation en continu et des déplacements prolongés sur des sols variés.
Moins d’intervention humaine pour un retour au naturel ?
Généralement, les écuries actives sont en partie automatisées. Pour pouvoir subvenir aux besoins physiologiques des chevaux 24h/24 et 7j/7, les écuries sont équipées de machines qui permettent de nourrir les chevaux de manière spécifique. À l’aide d’un scanner qui va reconnaître le cheval au moment où il passera devant le dispositif, la machine déclenchera ou non, le service d’une ration spécifique.
Zoom sur le paddock paradise
Le concept de paddock paradise a été inventé par Jaime Jackson, un ancien maréchal-ferrant américain, pionnier du parage pieds nus et expert des chevaux sauvages. L’objectif de ce dispositif ? Permettre aux chevaux de se déplacer sur des sols variés, de réguler l’alimentation et se rapprocher d’un mode de vie plus naturel.
De plus en plus de propriétaires d’équidés à la maison, ou de pensions orientées horsemanship tendent à reproduire ce concept. Nous sommes parties à la rencontre de Mathilde, plus connue sous le nom de « La Femme Chaussette », artiste équestre basée en Nouvelle-Aquitaine, à 45 minutes de Bordeaux, qui a créé son propre Paddock Paradise.
« J’ai découvert le concept du Paddock Paradise via des groupes Facebook. À l’époque Vizir, mon Merens et Djazz, mon poney vivaient au pré. Ils étaient régulièrement en surpoids et je voyais dans le Paddock Paradise une solution pour leur permettre de se réguler sans vivre avec un panier six mois dans l’année. Le Paddock Paradise c’est aussi vouloir protéger son environnement en soulageant les pâtures et permettre aux sols de se reposer. »
Si le Paddock Paradise n’est pas la solution miracle au surpoids de certains chevaux, sa structure est une aide non négligeable. « Quand l’herbe est trop riche, les chevaux les plus enclins à grossir restent sur la piste extérieure » nous explique l’artiste équestre. Le parcours de Mathilde est constitué de 3 hectares de terrain dont un kilomètre de piste de 4 à 6 mètres de large en terre et dalles de stabilisation.
En plus de la prairie et de la piste stabilisée, il est recommandé pour une facilité d’usage que toutes les pâtures soient reliées au même abris et au même abreuvoir. Pour favoriser les déplacements et l’occupation le foin et l’eau sont positionnés de manière opposée. « En plus de l’eau et du foin, j’ai installé des pierres à sel, des obstacles naturels - type troncs d’arbre - sur le parcours. »
Si le Paddock Paradise est une belle réponse à la prise en compte des besoins de nos chevaux, « il a été prouvé que les chevaux en piste active ou Paddock Paradise marchent plus. La gestion de leur alimentation est également meilleure. Pour Vizir et Djazz, depuis que nous avons déménagé, ils n’ont plus jamais eu le panier, et pourtant, ils profitent de la prairie. »
Qu’il s’agisse d’écurie active ou de Paddock Paradise, il est évident que ces systèmes d’écuries novatrices tendent à offrir une meilleure qualité de vie aux chevaux. Comme le tempère Mathilde, ce mode de vie n’est pour autant pas adapté à tous. « Le Paddock Paradise nécessite des zones de prairies, certaines régions en sont dépourvues. Tous les chevaux ne s’adaptent pas non plus à ce mode de fonctionnement; j’ai déjà eu l’exemple de chevaux de sport qui étaient stressés par le dispositif. Ils avaient du mal à gérer l’éloignement des congénères alors même que les prairies étaient ouvertes et en libre accès. Les pistes, relativement étroites, peuvent également être source de stress pour certains chevaux. »
On ne le répètera donc jamais assez, s’inspirer des bonnes pratiques pour améliorer son approche du cheval est primordial, mais il est également très important de ne jamais oublier de s'écouter, d’écouter son cheval, ses émotions et ses besoins singuliers.
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