Nous sommes allées à la rencontre de Juliette Poulon, éleveuse passionnée située en Aquitaine. Elle nous parle des débuts de son élevage, des critères pour choisir un étalon et nous partage ses secrets pour des chevaux en bonne santé.
Pour commencer, peux-tu nous présenter l'élevage ?
L’Élevage de Grésignac est un élevage de poneys et chevaux situé en Dordogne aux limites de la Charente. L’élevage s’étend sur 56 hectares sur deux lieux où vivent et grandissent entre 20 et 30 chevaux et poneys ! Nous avons commencé avec des chevaux selle français avec du sang anglo-arabe, puis avec des poneys de sport et maintenant nous faisons de tout, du shetland au cheval de sport.
Comment est née l'envie de créer cet élevage ?
Tout a commencé avec ma sœur : nous souhaitions avoir une pouliche de ma jument de concours (qui était de la même lignée que le cheval de concours de notre mère) et nous voulions garder la souche. Le premier poulain, qui a aujourd’hui 9 ans était un mâle, donc nous avons refait pouliner la jument, et c’était à nouveau un mâle ! Nous avons donc fait pouliner la jument une troisième fois pour finalement avoir une pouliche. Et c’est ainsi que la passion de l’élevage est née !
Les deux premiers poulains étaient pour ma soeur et moi. Ensuite, j’ai proposé à Delphine Valer de s’associer pour continuer l'aventure. C'est ensemble que nous avons eu la fameuse pouliche tant attendue. Ensuite, conseillées par un ami cavalier pro, nous avons rentré une première poulinière ponette rachetée à un élevage qui prenait sa retraite. Les poulinières doivent avant tout nous plaire à toutes les deux, physiquement certes, mais on prend aussi en compte le caractère. Nous voulons des chevaux avec un vrai fond gentil. Aujourd’hui, les naissances sont essentiellement des poneys, nous faisons naître peu de chevaux et nous privilégions la qualité par dessus tout.
Comment se former au métier d'éleveur ?
J’ai toujours aimé l’élevage et suivi la génétique et Delphine est incollable sur les papiers des chevaux. Nos chevaux vivent sur les terres d'un éleveur passionné avec qui nous avons passé des heures et des heures à parler de généalogie. Il nous a beaucoup accompagné et nous a épaulé pour la surveillance des poulains et des premiers soins notamment. Nous adorons échanger avec d’autres éleveurs, les rencontres et la pratique forgent l’expérience.
Il y a beaucoup de théories sur le poulinage, mais il y a surtout la pratique et les imprévus qui peuvent arriver lors d'une naissance. Il peut se passer tellement de choses en très peu de temps lors d’un poulinage. L’expérience aide à réagir au plus vite et à sentir dès les premiers instants si quelque chose cloche. Les moments clés sont le poulinage et les deux premiers jours du poulain. Les premières heures sont vitales. Une fois ces étapes passées, il n'y a pas de raison que le poulain n'aille pas bien.
Quelle est votre activité principale ?
Delphine est monitrice d’équitation, et moi je suis professeure des écoles spécialisée dans le handicap. Nous arrivons à lier nos deux activités car nous avons la chance d’avoir des emplois du temps qui se juxtaposent. Cela permet d’avoir toujours quelqu’un de disponible pour l’élevage, même si cela nous fait de grosses journées.
Quel est votre secret pour prendre soin des chevaux ?
En plus d'une alimentation saine et de la vie au grand air, nous utilisons différents types de produits de soins, des compléments alimentaires, des produits pour la peau et pour les pieds. Nous aimons beaucoup le complément Natural’Immune de chez Natural’Innov. Ce complément est une source naturelle de prébiotiques et de curcuma qui permet d’améliorer la santé générale du cheval. On le donne en cure aux juments avant qu’elles soient inséminées. Grâce à ce complément, leur utérus est propre et elles n’ont pas besoin de lavage.
Nous donnons aussi à nos jeunes et nos mamans, le complément Natural’Top à la spiruline en cure. La spiruline est une algue contenant beaucoup de minéraux, vitamines et protéines ce qui permet d’améliorer la vitalité et de soutenir la fonction musculaire du cheval. Une de nos poulinière a le SME (Syndrome Métabolique Équin) et depuis qu’elle est sous Natural’Top en continu, il n'y a plus de crise de fourbure et elle va nettement mieux !
Pour les chevaux au travail, on utilise le Natural’Moov qui est une source naturelle de chondroprotecteurs (origine végétale) et d’anti-oxydants qui permet d’améliorer le confort locomoteur du cheval. Ce complément alimentaire permet d'aider nos chevaux au travail au niveau de leurs articulations et de leur croissance. Clairement, on est adepte des compléments Natural’Innov !
Concernant les soins dermato, on utilise le Cica’Mer de chez Alliance Équine pour les bobos du quotidien. C’est une crème cicatrisante et antiseptique. L'argile qu'elle contient permet, par son action adoucissante et régénératrice, de maintenir la plaie souple et hydratée.
Pour les pieds, on utilise le Field Paste de Red Horse Products pour assainir les soles de sabots en période pluvieuse. Ce produit revitalise les pieds du cheval vivant au pré. Ce produit de soins se présente sous la forme d'une pâte protectrice anti-microbienne qui aide les fourchettes et la sole à rester fortes et en bonne santé. Il aide également le tissu du sabot et de la fourchette à se durcir progressivement. La consistance épaisse et pâteuse permet à Field Paste de rester dans les rainures profondes du sabot.
Nous utilisons également le Hoof stuff de Red Horse, qui est un mastic pour sabots conçu pour boucher les seimes, la pourriture de fourchette et les cavités profondes et étroites de la corne qui laissent les sabots sensibles à l'invasion microbienne.
À quoi ressemble une journée type à l'élevage ?
Il n’y a pas vraiment de routine, chaque journée est différente en fonction des soins, de la saison, des chevaux, etc. Nous surveillons quotidiennement nos chevaux et poneys afin de s’assurer qu’ils ne soient ni blessés, ni malades. On fait les soins, on les nourrit et on en complémente certains comme les mamans ou les jeunes. Nous entretenons les pâtures, les clôtures et cela prend du temps avec 58 hectares ! Nous passons également beaucoup de temps à surveiller les étalons, leurs sorties, ce qu’ils font, ce qu’ils produisent, pour nous permettre de les choisir soigneusement par la suite.
La grosse période est le printemps, car il y a les inséminations, la surveillance des chaleurs pour les juments qui se trouvent en troupeau avec le mâle. Cela permet de repérer le moment où elles sont inséminées par le mâle afin d’avoir une idée du terme l’année d’après. Le printemps est aussi le moment de surveillance des mamans pour les poulinages et la période où nous faisons notre foin, nourriture principale de nos chevaux. L’été nous sommes également présentes sur les concours d’élevage, et nous suivons l'évolution de nos chevaux de sport en valorisation. L’hiver est une saison plus calme.
Quels sont les critères pour choisir un étalon ?
Pour bien choisir un étalon, il faut connaître par coeur sa poulinière. Il y a des étalons qui nous plaisent beaucoup mais qui ne correspondent pas à nos poulinières. Pour les poneys A et B (inférieurs à 1m30 au garrot), on a nos deux entiers qui sont à la repro. On les a choisis car ils sont porteurs et surtout gentils. Avec un entier gentil dans le troupeau, tout le monde est calme et les poulains sont sereins.
Pour les poneys et chevaux de sport, on fait en fonction des qualités et défauts de nos poulinières sur le plan morphologique, locomoteur et du caractère. On choisit des étalons qui ne sont pas trop éloignés de leurs points positifs pour garder les qualités, et ensuite on essaie d’améliorer leurs défauts. On ne choisit jamais un étalon à l’exact opposé d’une poulinière. On fonctionne au coup de cœur et on aime parier sur la jeune génétique. On connaît bien nos poulinières, ce qu’elles produisent et comment elles marquent les poulains. Pour l’instant nous n’avons jamais été déçues. C’est peut être de la chance ! (rires)
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans cette aventure ?
Sans hésitation les naissances ! On aime découvrir les poulains qui sont le fruit des croisements qu’on a longuement réfléchi. On aime les voir grandir, les voir évoluer, les éduquer et les voir bien dans leur tête. C'est un vrai bonheur de les voir vivre en troupeau, voir les interactions. Quand on a un coup de fatigue, on s'installe au milieu du troupeau pour les observer, ça nous fait du bien et nous ressource.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter ?
D’avoir des poulains en bonne santé et des poulinages faciles !
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