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À la découverte de l'équitation de travail

Aujourd’hui, on rencontre Julia, cavalière d’équitation de travail originaire du Var qui nous partage son univers et son quotidien, entourée de Marchelo et Idelio ses deux fidèles compagnons.

À la découverte de l'équitation de travail
Crédits photo : By md art photographie

Peux-tu nous parler de tes chevaux ?

Je suis allée à la rencontre de Marchelo car mon Merens Jasmin prenait de l’âge. Marchelo est un Lusitanien entier qui avait 6 ans à l'époque. Il n’était pas éduqué et pas très beau non plus mais j’ai craqué et je l’ai pris quand même ! Aujourd’hui il a 14 ans.


Deux ans après, j’ai perdu Jasmin. Je ne cherchais pas d’autre cheval dans l'immédiat, mais environ 3 ans et demi plus tard, je suis tombée sur une annonce et j’ai eu un vrai coup de foudre. C’était Idelio, un jeune Pure Race Espagnole de 19 mois seulement, qui a aujourd’hui 4 ans. Difficile de dire si c’est moi qui choisis mes chevaux ou si c’est eux qui me choisissent !


Quelles sont les disciplines que tu pratiques avec tes chevaux ?

Avec Marchelo (dit Marco), je fais du dressage, du travail à pied (pas espagnol par exemple), des balades et trottings. Depuis un an, nous avons découvert l’équitation de travail. Cette discipline est issue de l’utilisation traditionnelle du cheval dans la conduite du bétail et des travaux dans les champs. Aujourd’hui, elle allie la précision et le côté ludique. L’objectif est de pouvoir parcourir des obstacles que l’on pourrait rencontrer au quotidien (pont, barrière…) avec adresse et rapidité.


Avec Idelio, nous travaillons tranquillement car il est débourré depuis le printemps dernier seulement mais l’objectif est de faire le même travail qu’avec Marco, en plus poussé. Pour le moment, on fait des trottings en extérieur, des séances en carrière, des assouplissements, du travail de fond, du travail à pied, etc.


Comment as-tu découvert l'équitation de travail ?

Je n’ai jamais monté en club, c’est mon voisin qui m’a appris à monter à cheval quand j’avais 8 ans. Il avait des chevaux ibériques et c’est grâce à lui que j’ai connu et apprécié cette race. C’est à Cheval Passion à Avignon que j’ai découvert il y a une dizaine d’années l’équitation de travail dans le hall des chevaux ibériques qui sont très présents dans cette discipline. J’ai réalisé mon premier stage d’équitation de travail avec Hervé Maurel fin août 2021, donc cela fait presque un an.


Qu’est-ce que tu préfères dans cette discipline ?

Ce que je préfère c’est l’exigence. Je trouve qu’il en faut encore plus qu’en dressage classique. Il est très important que le cheval réponde parfaitement aux aides. Mais la discipline apprend aux chevaux cette précision de manière ludique. Les chevaux comprennent et se prennent au jeu, ça les rend très intelligents. C’est aussi une discipline avec de l’adrénaline, grâce aux obstacles et la vitesse, ça a un coté fun ! Au-delà du fun, de l’adrénaline et de la précision, j’aime aussi contempler les beaux costumes et les beaux chevaux que regroupe cette discipline.

À la découverte de l'équitation de travail
Crédits photo : By md art photographie

Comment s'articulent les concours ?

Les concours d'équitation de travail se déroulent sur 2 ou 3 jours. Il y a différentes catégories : les jeunes chevaux, les préliminaires, les espoirs, les confirmés, les master C et master B. La discipline se divise en 3 épreuves : le dressage, la maniabilité et la Speed.

  • L’épreuve de dressage est sous forme de reprise classique : un enchaînement de figures devant un jury.

  • La maniabilité technique se compose d’obstacles (pont, slaloms, portails…). Cette épreuve est notée sur le passage des obstacles, la qualité des transitions, des abords, des changements de pieds.

  • Et en dernier l’épreuve Speed. C’est le même parcours que la maniabilité mais la seule chose qui compte c’est de franchir tous les obstacles en allant le plus vite possible.

En plus de ces 3 épreuves, il est possible de prendre part au tri du bétail à n'importe quel niveau. Cela consiste à extraire une vache tirée au sort parmi un troupeau, par équipe de trois ou quatre cavaliers. Cette épreuve n’est pas obligatoire (sauf à plus haut niveau) et ne compte pas dans le classement des trois épreuves.


Le classement est fait en fonction du résultat de chaque épreuve, il faut donc être régulier dans toutes les épreuves pour être bien classé. Le petit plus de cette discipline, c’est que même s’il y a élimination sur une des épreuves, tu peux finir ton parcours et te présenter sur les autres épreuves.


En tout, il y a 14 typologies d’obstacles (barre au sol, cruche, cloche…) que l’on peut retrouver sur le site Working Équitation. En espoir, la catégorie dans laquelle nous concourons, il y a 8 obstacles qui sont de formes différentes sur chaque concours.


Il y a beaucoup de bienveillance et d’entraide sur les concours d'équitation de travail, ce n'est pas un milieu fermé et inaccessible, au contraire. L’avantage en terme d’équipement, c'est que c’est très souple donc beaucoup plus accessible que certaines disciplines.


Comment planifies-tu ta saison de concours ?

Nous avons fait notre premier concours d’équitation de travail en avril 2022. J’ai choisi la catégorie espoir, car c’est la catégorie où les changements de pieds sont soit de ferme à ferme soit en l’air. Pour une première saison j’ai préféré ne pas rajouter de stress et rester en espoir pour les faire de ferme à ferme.

Au niveau des échéances, c’est un circuit national donc c’est en fonction de la distance. Il y a 8 épreuves, mais elles sont éparpillées dans toute la France. Vu que c’est ma première année, sur une petite catégorie, je me suis fixée 5 heures maximum de route.


Comment es-tu accompagnée dans le travail de tes chevaux ?

J’ai été coachée en dressage par Ludovic Martin, ancien cavalier de l’élevage Massa. Maintenant, je fais un stage d’équitation de travail environ une fois par trimestre aux côtés d’Hervé Maurel, l’entraîneur de l’équipe de France, pour travailler la maniabilité. Au quotidien, je travaille toute seule à la maison car j'ai la chance d'avoir mes chevaux avec moi.


À quoi ressemble une journée à tes côtés ?

Ayant les chevaux à la maison, les journées sont chargées. Le matin, je nourris les chevaux en pyjama, ils mangent avant moi ! (rires) Je travaille de chez moi, je peux donc m’adapter facilement. Ensuite je nettoie les paddocks, je vérifie l’eau car ils vivent dehors avec des abris et je fais les soins. Le soir, je recommence.


Concernant le travail de mes chevaux, ils ont entre 3 et 4 séances par semaine. Avec Marco, on fait une balade tous les lundis, c’est notre petit rituel pour bien commencer la semaine. En principe, je ne monte qu’un des deux chevaux par jour. À la maison, on a la chance d’avoir un rond de longe et une carrière ainsi que des jolis départs en balade sans avoir besoin de passer sur la route.


Quels sont les moments que tu préfères ?

J’apprécie beaucoup la fin de matinée quand tout est fait, les chevaux nourris, les abris propres et que j’entends les cigales. J’adore aussi les balades de fin de soirée, quand il commence à faire moins chaud.


Quels sont les produits indispensables pour prendre soin de tes chevaux au quotidien ?

Pour Marco, je dirais les Ice-Vibe avant le travail, car il fait de l’arthrose et de l’engorgement. Avant chaque séance je lui mets les vibrations pendant 20 minutes, il adore ça !


L’été, j’utilise le spray anti-mouches Alliance Équine car ils sont envahis par les mouches plates et les taons.


Après le travail, j’applique le gel massant Kinesyl de Ravene sur les membres, de l’argile pour les grosses séances ou les jours de concours. J’adore aussi (comme beaucoup d’entre nous) le démêlant Easy Shine de Ravene.


Pour Idelio, j’utilise le même démêlant et le même spray. Après le travail, je lui mets une crème cicatrisante pour les petits bobos du quotidien, et le Natural Must de chez Natural’Innov pour les fourchettes pourries.


De mon coté, je ne me passe plus des Gants Roeckl et de mon gilet airbag Léger de la marque Hit-Air quand je monte Idelio. Cela me procure plus de sécurité, car il est jeune.


Un conseil à donner à ceux qui voudraient tenter l’aventure de l’équitation de travail ?

Oser et essayer ! Il n’y a pas forcément d’école, donc c’est parfois compliqué de se lancer près de chez soi mais il existe des programmes d’entraînement en ligne par Hervé Maurel sur Working Équitation Academy. Ils permettent de donner des clés pour débuter dans l’équitation de travail, mais valent aussi pour l’équitation en général. Ça inculque la philosophie de la discipline. Si ton cheval répond à tes aides, alors tout devient plus facile.

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